Maurice Benhamou
Poète et critique d'art a publié, entre autres une vingtaine de livres de poésie surtout aux éditions Unes (www.editionsunes.fr), Rehauts , etc... et des essais sur l'art notamment LA COULEUR TENSIVE (Cadex) LE ViSIBLE ET L'IMPRÉVISIBLE (L'Harmattan) DE LA PEINTURE À PROPREMENT PARLER (L'Harmattan). Le prochain ouvrage TRÉFONDS DU TEMPS paraîtra au printemps prochain.
"De la peinture à proprement parler"
"Le visible et l'imprévisible"
Echanges autour du son dans sa dimension plastique
" Avec les sons plastiques ce n'est pas le son qui est visé mais le silence. Non pas " les" silences relatifs, c'est à dire mis en relation, mais le silence absolu. Toute l'oeuvre de Lars tourne autour de "ce" silence dont il s'agit de donner une épreuve invasive et non externe.
Les sons servent à faire vivre ce silence. Si on les écoute avec l'oreille musicale, c'est à dire en cherchant des rapports, on rate l'oeuvre. Il ne faut penser qu'au silence inaccessible. La science de cette création de sons est de ne produire que des sons qui touchent juste. On ne sait pas pourquoi un frôlement de son, produit au moment précis où le silence va devenir mutisme, relance l'intensité spirituelle du silence ; parfois il faut bien plus qu'un frôlement. La règle est d'éviter la contingence. Il n'y a dans cet apparent arbitraire des sons de Lars que la nécessité la plus exacte. Les évènements sonores que vous créez ne doivent pas brouiller le silence mais y ramener inéluctablement au point qu'il puisse donner l'impression qu'il est d'une nature autre et qu'il se défend, qu'il ne se laisse pas approcher. Ainsi dans une toile de Lars une ligne aigüe tente de parvenir au centre vierge de la toile, à la moitié de son chemin elle est violemment repoussée et elle retourne vers son origine.
Vous dites : La mise en espace du son s'opère par l'espace lui-même. Je crois que c'est par l'espace lui-même "vécu". C'est le silence de l'espace vécu, éprouvé comme Autre indéterminé qui détermine avec précision la mise en espace du son. Et si le son est vrai (toujours par rapport au respect du silence) alors tout peut entrer dans le champ, les voix, les souffles, les pas..."
Maurice Benhamou"